Avant de recycler, pensons à réduire la production de plastique !
vendredi 8 septembre 2023 - 14:15
Une Tribune co-signée par Fertil et Jiffy – Septembre 2023
Carole et Cédric viennent tout juste de finir de planter leurs 15 plants de tomates, 4 de courgettes et 2 d’aubergines. Heureux de leurs plantations, ils se retrouvent néanmoins avec une montagne de plastique parfaitement inutile.
Ils savent qu’une grande part de ce plastique sera certainement brûlée ou enterrée.
Dans leur vie quotidienne, ils sont parvenus à éliminer presque tous les plastiques à usage unique. Mais ce n’est pas le cas dans leur jardin. C’est décidé, l’année prochaine, ils opteront pour des plantations sans déchets !
Le plastique est partout. Malheureusement, cette omniprésence coûte cher à notre planète. Selon une étude du CESE, 81% des produits plastiques deviennent des déchets en moins d’un an, et plus de 40% du plastique produit n’est utilisé qu’une seule fois avant d’être jeté, selon National Geographic. Des chiffres alarmants, sachant que mondialement, le plastique est le troisième matériau le plus produit, et que sa production ne fait que croître.
Ces chiffres présentent une triste réalité : si rien ne change, toutes les espèces d’oiseaux marins consommeront régulièrement du plastique d’ici 2050. Actuellement, environ 700 espèces marines ont déjà ingurgité ou été piégées dans du plastique. Mondialement, près de 73% des déchets retrouvés sur les plages sont du plastique. Et, pour finir, nous mangeons l’équivalent d’une carte de crédit chaque semaine dans l’eau que nous buvons et dans notre alimentation. Il est par conséquent impératif d’agir.
Durant les récentes négociations internationales sur la pollution plastique qui ont réuni 175 pays à Paris, de nombreux pays liés à l’industrie du pétrole et de la pétrochimie se sont seulement concentrés sur l’amélioration des processus de recyclage et sur une meilleure gestion des déchets. Tandis que la priorité est ailleurs.
Le recyclage, un idéal rarement concrétisé.
Selon le National Geographic, depuis 2015, plus de 6,9 milliards de tonnes de déchets plastiques ont été produites. Parmi elles, seuls 9 % ont été recyclés, 12 % ont été incinérés et 79 % ont fini dans des décharges ou dans l’environnement.
Mais alors, pourquoi le taux de recyclage du plastique est-il si bas ? Prenons l’exemple des États-Unis. Là-bas, seuls deux types de plastique sont acceptés dans la plupart des centres de recyclage : celui qui constitue les bouteilles d’eau et de soda, et celui utilisé pour les bouteilles de shampoing ou les produits ménagers. Et même parmi ces deux plastiques supposés recyclables, ils ne sont en réalité respectivement recyclés qu’à hauteur de 20,9 % et 10,3 %. Les autres plastiques ont des taux de recyclage inférieurs à 5 %.
Le recyclage du plastique pose de nombreux problèmes. Déjà, la quantité de plastique en circulation rend difficile une collecte complète. Et même si l’on parvenait à tout collecter, le tri de milliards de déchets serait une tâche monumentale. De plus, les processus de recyclage sont nocifs pour l’environnement et exposent les travailleurs à des produits chimiques dangereux ainsi qu’à des microplastiques. Notons également que les plastiques recyclés ne peuvent pas être réutilisés pour contenir des aliments en raison des risques toxiques existants, sachant que le plastique ne peut être recyclé qu’un nombre limité de fois. C’est pourquoi le plastique neuf est souvent préféré.
En résumé, le recyclage du plastique s’avère inefficace et limité, tandis que les problèmes liés à sa collecte, son traitement et sa réutilisation sont nombreux et complexes.
La réutilisation, une solution qui a ses limites
Il est indéniable que plus un emballage est réutilisé, plus l’impact initial de sa fabrication est réduit.
Malheureusement, les produits destinés à être réutilisés sont souvent fabriqués dans une version plus résistante et plus épaisse, ce qui requiert davantage de matières premières à la conception.
La réutilisation des emballages plastiques implique de nombreuses étapes, telles que la collecte et la consolidation du contenant sale, le transport éventuel, le lavage, le séchage, le conditionnement, le transport à nouveau, et enfin, le remplissage du contenant pour une nouvelle utilisation. Ces étapes soulèvent certaines questions : combien d’eau et de produits utilisons-nous pour laver nos emballages ? Quel est l’impact du transport de ces emballages ? Le réemploi est particulièrement pertinent sur de courtes distances, inférieures à 200 km, où la réutilisation est plus écologique que l’usage unique, et ce après seulement deux rotations. Cependant, cela suppose que les infrastructures nécessaires soient disponibles à proximité.
Pour les bouteilles en verre, les professionnels estiment que 40 % des émissions liées à la production de verre sont réduites après seulement deux ou trois cycles de réutilisation. En revanche, pour les récipients en plastique, il faudrait davantage de cycles pour que cela devienne pertinent.
Il ne nous reste donc qu’une seule option : la réduction
La réduction de la consommation de plastique reste l’option la plus efficace pour contrer cette pollution.
Selon plusieurs rapports, si nous ne changeons pas nos habitudes, la production de plastique triplera d’ici 2050, dépassant le milliard de tonnes par an au niveau mondial.
Nous croyons qu’il est nécessaire d’adopter des solutions innovantes et durables pour réduire notre dépendance au plastique et préserver l’environnement.
Alors, avant d’envisager le recyclage du plastique, il est essentiel d’en réduire la production. La réduction de la consommation, combinée à l’exploration de nouvelles alternatives durables, est la voie à suivre pour préserver notre planète et les générations futures. Il est temps d’agir et de placer la réduction du plastique au cœur de notre approche pour un avenir plus propre et plus durable.
Signataires :
Julien Perreve-Genet, Directeur général FERTIL (à gauche)
Arjan van des Snoek, Directeur général des ventes Jiffy Group (à droite)
Michel Miribel, Directeur commercial France Jiffy Group
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Sources: